Pris sur le site du snes 92, une argumentaire sur les réformes :
La réforme des lycées : invitation au débat
Les grands axes de la réforme des lycées s’inscrivent :
dans la logique de la loi Fillon (mettre en place une école du tri social autour du socle commun),
dans celle de la politique de coordination européenne des systèmes d’éducation (gouverner ceux-ci par comparaisons entre les pays à l’aide, essentiellement, d’une batterie d’indicateurs quantitatifs : moyenne horaire des élèves européens, résultats aux évaluations PISA …, indépendamment de leur héritage culturel et politique et du type de société qu’ils ont construit),
dans celle, pour finir des lois de décentralisation (accorder toujours plus d’autonomie aux établissements).
Ils comportent une innovation de taille, l’organisation d’un « système à la carte » basé sur la modularisation et la semestrialisation des enseignements, système lourd de dangers dans le contexte actuel de restrictions budgétaires, et dans le cadre de l’assouplissement de la carte scolaire.
Il n’est pas besoin d’être grand clerc en effet, pour prévoir les conséquences régressives de cette réforme. Les élèves et leurs familles auraient l’illusion de la liberté du système à la carte, et obtiendraient un bac à la carte, voir un « bac établissement » allégé pour les uns, enrichi pour les autres. Les personnels perdraient leur statut, parfois leurs postes ou tout simplement leur emploi (la loi sur la mobilité dans la fonction publique le permet maintenant).
Cette réforme devrait être bouclée après les vacances de la Toussaint et s’appliquer en septembre 2009 sans aucune concertation des professeurs.
Il y a donc urgence à en débattre démocratiquement et à s’y opposer.
Jean-Michel Hérisson